When I have fears that I may cease to be (John Keats)
Quand j'ai si peur que je pourrais cesser d'être
Avant que ma plume n'ait glané les fruits de mon cerveau,
Avant que des piles de livres ne m'emprisonnent, dans leurs caractères,
Comme de riches greniers entassent tout le grain mûr,
Quand je regarde, sur la face étoilée de la nuit,
Les nuages - symboles géants de haute poésie,
Et pense que peut-être je ne vivrais jamais assez longtemps pour fixer
Leurs ombres, d'une main douée de chance ;
Et quand je sens, lumineuse créature d'une seule heure,
Que plus jamais je ne te verrai,
Jamais plus je ne savourerai cet enchanteur pouvoir
De l'amour insouciant - alors sur le rivage
Du vaste monde, je reste seul, et je médite
Jusqu' à ce que l'amour et la gloire se noient dans le néant.
When I have fears that I may cease to be
Before my pen has glean'd my teeming brain,
Before high-piled books, in charactery,
Hold like rich garners the full ripen'd grain,
When I behold, upon the night's starr'd face,
Huge cloudy symbols of a high romance,
And think that I may never live to trace
Their shadows, with the magic hand of chance ;
And when I feel, fair creature of an hour,
That I shall never look upon thee more,
Never have relish in the faery power
Of unreflecting love;--then on the shore
Of the wide world I stand alone, and think
Till love and fame to nothingness do sink.
John Keats, 1818