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nix

10 février 2016

Luciole Funambule

Route du nouveau monde, Normandie. Stéphanie Piequet

 
- Sauvage c'est être ancré dans la vie, être en contact, lucide, éveillé tel un loup au clair de lune qui attend pour hurler, éveillé tel un aigle dans son regard transpercent, éveillé tel un chat fixé sur sa proie, éveillé telle une biche au moindre son dans la forêt, telle une fleur disponible à l'éclosion.
Prêts. Ici. Là. En connexion. Avec le monde. Les autres. Autres hommes. Autres bêtes. Autres vivants. Terre, Mer.


Je réclame non plus la liberté, mais la libération.


Je suis emprisonnée depuis trop longtemps maintenant. Vous aussi, je le sais.
Nous avons ce droit. Non pas ce Droit des Hommes, mais ce Droit Naturel, qui nous est acquis à la naissance sur Terre. Comme tout ce qui est vivant.


Tu prendras peut-être une vie, mais tu lui dois l'échange d'un signe vivant qui reconstitue la chaîne du Grand Esprit.
Dans chacun de tes actes se reflète l'Histoire tout entière disait N. Quelle histoire/Histoire ?
Elle bégaie cette histoire, plus rien ne change, ou plutôt tout change très vite et donc s'annule, nul
nul nul nul.


Il nous faudrait un retour à l'année zéro, qui y était ? Hommes et autres vivants, témoignez-nous sur cette période de vie. J'ai ce souhait viscéral d'y retourner. Sur cette Terre moins abîmée, matrice de tout, elle respirait ! Nous étions - quoique nous étions - de véritables vivants. Nous avions tout à découvrir, l'air se humait pour la première fois, les eaux pures nous appelaient en leur lit, la mer chantait les vagues pour nos oreilles encore vierges de musique, les plaines espéraient le sabot du cheval fou, la forêt était encore un mystérieux secret à percer.


Dans le creux du coquillage, j'entends cette histoire passée, qui vit encore. Elle est vivante. Elle vit,
encore. Elle parle au moins. Elle est enfouie, demande à être déterrer, trouver, mais elle existe. Dans le creux d'une caverne oubliée, tu la trouveras, silencieuse en apparence, puis si tu te mets à l'écouter, elle parlera sur les siècles et les siècles.
Tu entendras cette réalité qui peut ressusciter d'entre les morts, nous les morts du XXI ème siècle, et recevras la claque que nous méritons. Nous sommes responsables de Tout. Je l'avoue, moi aussi, j'ai vécu comme une morte-vivante, et j'ai nourri ce système-fantôme créé de toutes pièces, or il est démontable pièce par pièce comme un jouet pour enfant, il est neuf au regard de la Terre notre Ancêtre, il va s'écrouler.
Cela arrive, écoute, écoutez, ce son qui siffle en permanence, ce bruit de fond que nous percevons
tous mais que nous ignorons pour nous protéger de la vérité.


La Vérité effraie toujours mais elle efface les ombres.


Ce monde d'ombres doit disparaître comme chaque chose, pourtant cette fois plus vite que les autres choses car il n'a aucune lumière, et ce qui en est dépourvu ne vit pas.
Ainsi, pourquoi parvenons-nous à vivre sans lumière ? Comment, aussi, cheminons-nous dans le noir sans tenter de nous munir d'une torche ? Essayons-nous déjà ? Nous accrochons-nous, becs et griffes aux parois lisses de la grotte où nous sommes séquestrés ? Qui décide pour nous ? Avons-nous la volonté de monter vers le Soleil et de sortir nos corps sous ses rayons ? Rêvons-nous encore ? A autre chose qu'à nos réussites matérielles ? Pensons-nous à l'Autre, autre qu'à notre famille proche ? Pensons-nous ? J'entends nos pensées, elles ne sont pas toujours sauvages. Elles devraient pourtant l'être, en ce moment. En ce moment de l'histoire, surtout.


Le saccage de nos émotions gâche et attente à notre pensée.
Elles sont utilisées, réutilisées, usées, vidées de leur substance.
ON nous les prend, on nous les donne, on nous les ordonne, on nous les approprie, on nous les simule, on nous les joue, on nous les insinue, on nous les vole, on nous les viole, on nous les assassine, on nous les saigne, on nous les pourrit, on nous les prostitue, on nous les confectionne sur mesure, on nous les anéantit, on nous les doit.


La bienveillance subversive, voilà ma devise aujourd'hui.
La vraie. Pas la gentillesse mielleuse, la pitié des mauvais, la connerie des faibles ou la charité fausse.
La bienveillance. Envers soi, les Autres, les vivants et la Terre.
Celle qui élève la lumière sous les yeux des pervertis au système et remet chaque chose à sa place.


Bon / Bonne est devenu un mot désué et dénué de son sens héroïque.
Peu de personnes encore bonnes par âme sincère.
Peu celles qui écoutent leur coeur et le suivent en fermant les yeux.


Certes, j'en vois parfois, elles paraissent alors telles des comètes dans notre sphère et disparaissent dans le flot des légendes. Elles peuvent être emmédaillées et portées bien trop en lumière pour des Hommes, il en résulte un vague confusion embrumée qui salit toute la bienveillance naturelle et spontanée de ces simples humains, comme les autres. Les (faire) connaître est une bonne chose, les mener au sommet avec fanfares et dollars en est une autre.
Elles en perdent leur aura. On leur prend leur bonne âme sans le savoir.


Si demain, je trouve le secret du retour à la vie sauvage, la vie en l'an zéro, je le sèmerais discrètement autour de moi, aux vivants prêts pour cela.
Petit à petit, nous prendrons un chemin sans pas et nous marcherons longtemps jusqu'à cette nouvelle Terre. Je la vois très bien cette terre.
Elle est brune, blonde et rousse, de toutes les nuances que la chevelure d'un cheval peut avoir, le chemin longe la rivière qui traverse de part en part la Terre, cette nouvelle Terre-Année zéro, qui est en fait une libération, une résurgence de l'ancienne et très vieille Terre, nous avons simplement su la découvrir et la ramener à la vie, dans nos vies, pour la vie.


Je m’enflamme un peu,


je suis en route vers le bonheur, sans vouloir le nommer et sans le savoir.
En route vers Un Avenir, oui, il en existe un.


Quelque part, sous nos yeux, sous nos pieds, au-dessus de nous qui sait, sous la main, dans nos mots, dans nos pensées il existe.
Je le vois je l'appelle sans cesse, à apparaître, assez prochainement, car je ne tiendrai pas, nous, vous, non plus, je vais certainement mourir, un jour certainement, une nuit de sommeil, ou une nuit de folie, d'une mort bête, toujours dommage de mourir, je veux vivre jusqu'à ce jour de ma libération.
En aurais-je la force ? Et vous ? Le temps ? Tout va vite mais rien ne change, pour moi c'est un miroir du changement, une illusion .
Le sens de la vie n'est pas au bout de cette course sans fin. Le sens n'y est pas non plus.
« Nous sommes la Terre ».
Quand il n'y aura plus de supports à cette illusion, pourrons-nous enfin vivre ? Je veux dire réellement vivre.


Respirer pour la première fois. Voir pour la première fois. De nouveau aimer.


Être prêt c'est essentiel.


Je le suis. J'ai l'esprit sauvage, éveillé, en attente, il sera vif au signal du départ vers le chemin sans pas, vers la Terre nouvelle, promise si l'on veut.
Promise à quoi. A qui ?
Si de nouveau, ON s'en empare, cette fois nous le saurons, il ne restera plus qu'à barrer la route à celui-là, à ceux-là, qui n'ont pas d'âme, pas l'humanité des animaux, pas la liberté des esprits de la nature, pas la candeur des nouveau-nés, pas le regard des chiens affranchis, ni la lumière des étoiles qui filent, rien ne sauraient les sauver ceux-là.
Or, je suis si triste pour eux. Je les aime, je les aimais. Ils étaient mes frères. Ils ne sont plus que l'ombre de leur aveuglement, esclaves enchaînés par eux-même, chercheurs de trésors inutiles et encombrants, ils ne bougent plus, ils sont morts.
Comme je l'ai été.
C'est pour cette raison que je les aimais. Je comprends cette facilité qu'ont les aveugles domestiqués, ils ont perdu la boussole et leur regard s'est perdu loin du ciel, ils se sont égarés dans la boue de l'éphémère argent, métal et papier de chagrin. En signant ce contrat, tu pactises avec la mort. En brûlant mon propre contrat, j'ai repris ma liberté, mais ce n'est pas si facile.


Le faire avec l'idée en tête de la lumière au bout, du chemin sans pas, de la nouvelle Terre. Car si le contrat brûle sur des cendres d'argent, l'or de la lumière te mangera les doigts, les yeux et ton âme, plus jamais tu ne verras la sortie de ta grotte, plus jamais tu ne connaîtras le secret du lieu caché, Terre promise. Ton tipi secret demeurera un rêve que tu n'auras même pas eu le temps de faire avant que ne finisse de se consumer ton morceau de papier. Les rêves que tu faisais enfant te seront repris et ils partiront en fumée dans ta tombe, ton histoire ne sera contée par aucune famille, aucun vivant, tu seras une deuxième fois mort.

 


Je rêve !
Je suis parvenue au bout du chemin sans pas. Elle est là la lumière !
Tout est là.
Tout est revenu.

 


L'an zéro commence par un salut au Soleil et je me mets à faire des songes encore jamais espérés.


La beauté m'apparaît nette, sans filtres, sans illusions, vraie.


Je n'ai jamais vu de gens heureux avant cet instant.


Mon enfant me tient la main, elle reste muette d'une musique intérieure que j'entends.


Tous les mots reviennent.
Ils désignent les choses pour la première fois.
Nous avons le choix de nommer chaque chose nouvelle.


Nous avons le droit de nous nommer nous-même.
Mon enfant choisit le nom de Pensée Sauvage,
elle est parfaitement son nom.
Je me nomme Luciole Funambule. Je changerais peut-être de nom si ma vie me le propose.


Ici, tout est possible, nous foulons la Terre pour la première fois.


Je voltige entre les pâturages pour ensuite me laisser tomber dans les hautes Herbes, d'un vert étincelant, près desquelles coule une Rivière luminescente et musicienne. C'est là que nous mangerons chaque soir auprès du feu. Nous danserons jusqu'à la transe, jusqu'à la liberté de nos Esprits-Totems, nous chanterons jusqu'à effrayer les loups, nous pâlirons sous la Lune, nous rayonnerons sous le Soleil, nous harmoniserons nos instruments pour qu'ils raisonnent en choeur chaque nuit, et chaque jour quand nous partirons en quête de nourriture, nous invoquerons le Grand Esprit qu'il nous protège pour toujours de nos viles pensées serviles, nous lui offrirons le soin qu'il mérite en cultivant la terre modérément, nous dormirons sous un tipi secret, nous nous aimerons lovés dans des peaux, nous rêverons d'un cygne avec un aigle donnant naissance à un ygle, d'un ours et d'un humain qui ne serait pas mis au banc de la tribu, nous porterons autour du cou un talisman en pierre forgée dans la flamme, nous serons immunisés de nos cauchemars anciens par l'esprit d'un animal avec lequel nous ferons alliance, nous serons soignés par l'eucalyptus et le citronnier, nous ne verrons plus de gris dans nos ciels hormis celui de la pluie, nous boirons l'eau des sources, nous nous laverons à la rivière, nous adorerons vivre chaque seconde unique, nous serons sauvages.


J'ai r^vé éveillée

 

© SP

 

 

 

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18 janvier 2016

3 temps

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© SP

27 décembre 2015

Manifeste Non-manifeste

 

 

Manifeste/Non-manifeste

 

Manifestement rien n'est d'emblée manifeste

Il faut lutter pour qu'un manifeste existe et soit

 

Manifestation d'une expression nécessaire, d'un concept, d'un mot, d'une idée,

déclaration publique, programme esthétique, pétition,

manifeste des (343) salopes, de Simone de Beauvoir

 

Référence à Un art de feignasse, idiot et anti-spectaculaire

 

Une voix s'élève, dans la foule des inconscients de l'idée - heureux ignorants - heureux et idiots - Singulier au milieu des uniformes Ignorant au cœur de la lucidité

 

Affrontement des partis pris Conflits d'intérêts ou des corps savants

 

N'est manifestement manifeste rien de non-manifeste(/é)

 

Une élévation vocale, visible, plus forte que la voix basse, nécessité de dire, d'atteindre, de porter à la vue à et au su de tous, de pointer une petite ou une grande chose qui se fondait jusqu'alors dans la masse et qu'il faut tirer jusqu'au haut-parleur.

 

M'entendez-vous ? Dit-il.

Êtes-vous d'accord ?

Il s'en fout en fait.

 

Cette idée mérite d'être défendue. Elle fend l'espace. Elle importe. Elle est. Je le sais. Je le crois.

Je vous le dis. Ainsi parlait... je ne sais plus qui.

Non-prophétique, quoique. Parfois il y a des visions.

Manifeste philosophique mais non.

Ne vous psychanalysez pas c'est un piège.

Cernez votre voix intérieure et portez-la au monde entendant/Perceptibilité possible à bon entendeur

 

Manifestez-vous dans une idée, dans plusieurs, allez jusqu'au bout, l'épuiser, la contredire, vous la faire contredire (par les autres), contredisez-la vous-même, changez d'avis.

Hurlez votre manifeste en pleine rue sous des bannières agnostiques, anonymes et brûlantes

Chuchotez-le à l’oreille d'un ami,

d'un ennemi,

voyez sa réaction, contournez-la s'il reste sourd,

continuez de manifester s'il est réceptif.

Recevez sa réponse comme un cadeau, un poison, ou un silence nihiliste,

une insensée réponse à vos questions qui apporte une pierre à l'édifice non-monumental.

Architecture bancale accueille migrants de la pensée (s--v-ge).

Construction éphémère dans la grise urbanité,

au milieu d'un champs or

 

Le vert de mes yeux est un mélange manifeste de jaune et de bleu,

primaires couleurs mouvantes au soleil et à la pluie

Le noir de tes yeux, toutes couleurs confondues

n'ont rien de manifeste en apparence

et s'ils ont un sens pour moi c'est un écho au blanc que tu laisses derrière tes mots ------- --- -- -

 

 

 

Could a peaceful manifest be a war or ?

 

 

© SP 

27 décembre 2015

Kahlo Loca

Tara Jacoby

 

Kahlo. Cassée.

Kahlo-Loca. Loca loca. La vida loca.

La vie cette pute. Je la retourne à mon avantage je peins je griffe sur les murs de ma prison en plâtre. C'est elle qui m'a tout appris. Je lui dois tout, j'y ai tout perdu avec elle puis tout repris avec un hameçon métallique en forme d'agrafe dans un corps mutant. Ce corps, torture, inspiration, désir, aventure, à toi jamais, à toi tout de suite. Mariage jamais, mariage pourquoi pas, pas la fidélité la loyauté, d'accord ? D'accord. Âme-sœur incompatible : c'est possible. Mutuelle admiration et miroirs de nos toiles. Couleurs en écho à l'orée de nos conflits, peindre comme un enfant de 14 ans, je ris de moi, de ce portrait que je fais de moi, à l'infini, copies de copies de copies, jusqu'à épuisement de mon accident, des réminiscences de mes rêves, cauchemars, émiettement, éparpillement sur le coton blanc tâché. Fleurs dans les cheveux, barrettes dans le corps, motifs sur mes robes, je porterai bientôt un costume d'homme à « corones », je coupe mes longues boucles noires, les collent sur le tableau, quelque chose s'est perdu, tu m'as perdue. Ma sœur, ma sœur, comment peux-tu. La limite est passée, la souffrance est summum, j'ai atteint le haut de ma douleur, touché le fond au sommet, je remonte mais jamais ne divorce d'avec mon âme, pas de divorce, qu'est-ce que le bonheur pour toi Diego ? Tu n'as jamais été mon mari. Tu n'aimais pas ma cuisine, celle que je faisais dans notre cuisine. Tu aimais ma peinture. Ça ne suffit peut-être pas, ça a suffi, ça ne suffit plus. Épuisée la patience, épuisé mon corps, épuisées nos couleurs, épuisées tes chances, épuiser la vie, épuiser la mort, en revenir, la sublimer, toujours la feinter. Si j'ai été plus forte que la mort et le métal de mon corps, comment pourrais-tu toi de ton statut de bête humaine m'affaiblir ? Tu es petit, tout petit, ridicule, mal vieilli, tes colères et tes révoltes ne me touchent plus, elles m'attristent. Tu es triste, la vie me sourit. Même clouée sur un lit vous ne pourrez pas m'enterrer. Je verrai toujours la beauté des femmes dans les tangos rouges sang, je soutiendrai toujours ton regard avec le chant des guerrières, je lèverai haut la tête le coude en vidant une bouteille de Tequila, j'ai pas besoin d'une queue pour être un homme, une vraie femme, une qui en a entre les jambes, je n'ai pas besoin de toi. Invincible, irascible, la vie a redistribué le jeu à chaque tour, les couleurs ont coulé dans nos veines, maintenant elles coulent sur nos joues et c'est bien pathétique. Je rayonne, je suis sauvée, moi Frida.

 

 © SP

(D'après l'oeuvre et la vie de Frida Kahlo)

27 décembre 2015

La Peau cette inconnue

 

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 La peau, cette inconnue – un chef d’œuvre inconnu

 

Peau à peau

à la naissance

La venue au jour dans un grand vide est compensée dans sa violence par un contact à la peau.

Chaude, éprouvée, transpirante, familière, celle de la mère, rassurante,

béante sur le monde.

Un jour

 

Peau de chagrin

S'atrophie dans les désirs réduisant ta vie,

Remplit ta vie,

Peau maudite.

Désirée puis maudite

Épuisée puis destructrice

Sensible puis froide

Douce puis âpre

Fraîche puis fripée

Parfumée puis pourrie

 

La chair est faible.

La peau se défait.

Une défaite remportée par avance.

 

De troubles en trous noirs

 

Ta peau

Dépouille sur le squelette de nos amours,

mémoire des contacts vivants,

plus jamais je ne la toucherai,

ogre de mes nuit

 

Inconnue après milliers d'explorations,

Jamais plus l'île de mon errance.

Furtive, échappant à tout assaut, elle n'est que surface,

 

Extra protection surface

 

Je la découvre malgré tout et, je vois la beauté sans filtres.

Je la vois, lueur étincelante dans l'atelier froid réchauffé par une toison de tigre étalée au sol devant une toile où se distinguent les contours parfaits d'un pied de femme, nu, délicat, cambré. Le reste du corps manque.

Autour, un flou

 

La plus belle chose ayant jamais été créée jusqu'alors.

Sublime voile à ta chair, avec ses aspérités, son grain unique, sa texture fine, son odeur désarmante.

 

Impossible à retranscrire en matières, en mots

 

Quand tu ouvres les yeux sur moi, je voudrais être le soleil à ta fenêtre,

la lumière que tu choisis.

 

Je connais ton visage,

la moindre de tes veines,

le rythme de ton souffle,

le moindre de tes doutes,

un secret sous cet épiderme aimé jusqu'à ce que mort s'ensuive.

 

Dans le clair-obscur de l'atelier, plantée là, ta simple nudité me violente au regard de la fourrure inerte du tigre.

Voiler ma face ou y mettre le feu, sous ma peau, dans mes yeux.

Je ne vois plus rien, ta chair fait écran à ma vision, je ne peux plus penser, elle m'intoxique d'une douceur inopérante qui t'est propre.

Comment m'en tirer ?

 

Immobiles, statues de marbre parmi les couleurs calmes et éparses, seuls nos yeux brillent dans cette bulle figée.

Si tu esquisses un seul mouvement (cutané) mon âme est sauve, je brûlerai le contrat, je n'irai pas jusqu'au bout de mes désirs, je réduirai ce cuir à néant, puis, plus Rien.

 

Tu ne bouges pas.

Rien ne bouge dans ce corps.

Y-a t-il une personne là-dessous ?

Sous ce derme.

Le tigre paraît plus vivant que toi.

Qui es-tu, créature divine ?

Création de mon imagination ?

 

 

Je vais rendre mon dernier souffle, perdre mon unique vie pour ta peau, cette inconnue.

 

 

 

 

 

Inachevée

 

 

 

 

 

 

© SP 

( La_Peau_cette_inconnue en pdf ) 

 

*D'après Le chef d'oeuvre inconnu et La Peau de chagrin - de BALZAC

ainsi que la peinture de Patrice BALVAY

Extraits du Testament de B. dans le cadre de l'exposition After Frenopher, à l'école d'arts du Havre l'ESADHAR, 17.12.2015

 

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23 décembre 2015

Si, seulement

Si, Stéphanie Piequet

 

Si.

Si si.

Et si et SI

 

Je vous dis si...

 

Je vous dis que si, je vous assure.

 

Si, dans le doute.

Si, dans l'assurance de mon affection.

 

A vous entendre, avec des si...

Je le sais tout comme vous, que croyez-vous,

que je suis naïve ?

 

HA HA HA

 

Je ne le suis plus.

Hormis dans l'étonnement que je tente de garder chaque jour.

La curiosité. La candeur.

Oui je l'ai perdu dans bien des domaines.

 

Mais mais mais

 

J'essaie j'essaie de la garder.

Cette fraîcheur. Candeur.

Du cœur.

A cœur j'ai de la garder.

Peur peur vraiment peur de la perdre.

Chaque jour je la perds.

Je la rattrape de justesse.

 

Tous les jours font mal.

Mais chaque jour se lève une nouvelle lumière.

C'est ELLE qui me fait tenir.

Et croire...

 

Voir en elle les ailes les elles elle Elle

 

Je lui donne toute ma confiance à la lumière.

 

Il n'y a qu'elle dans ma vie.

 

Je la vénère je la maintiens je l'allume je la capte je l'attrape je la regarde je la vois je la crois je la sens je vais vers elle          je la comprends je la suis

Les yeux fermés     les yeux ouverts

Elle peut me frapper en pleine gueule.

Je l'accepte, c'est la seule qui peut faire cela.

Les autres jamais ou une seule fois et     basta.

 

 

 

Lumière crasse du jour,

Violente après nuit blanche.

Je t'accepte malgré tout, te reçois en plein visage, les yeux plissés, la bouche muette, le corps englué dans ta force qui me dompte.

Lumière factice des nuits fauves et électroniques.

Je vais vers elle.

Elle m'abrutit, m'anesthésie, me brûle, me chauffe, me tranquillise, m'hypnotise, m'électrise,

Elle est le personnage principale de la nuit.

La Reine.

 

Derrière tout ça. Derrière elle,

il est toujours caché quelque chose.

 

LA LUMIERE N'EST PAS INSENSEE

 

Elle est là pour une bonne raison.

Le soleil se lève.

La fête commence.

Nous en avons besoin.

Elle est arrivée avec le feu. Le feu ce dieu. Les yeux

                                                       la remercient chaque jour.

Nos yeux                                                                                       aaaaaah

s'habituent ou nous tuent.

 

Visionnaires les aveugles.

Ils sentent la lumière dans le noir.

Quelle vision radieuse. Étrange. Inimaginable. Irreprésentable. Irréelle. Immatérielle. Imaginaire.

Artistes de nature,

les aveugles composent avec une lumière qui n'existe pas devant eux.

Ils la créent de toute pièce s'ils ne l'ont jamais connue.

Ils ont ce regard blanc, vierge de toute lumière.

Leurre. A nos yeux ordinaires.

Comment penser une lumière jamais connue.

Évidence. A leurs yeux.

Ils sont des voyants.

AAAAAAAAAAAAh

Mal Mal

Tombée sur la dalle MAL

Abîmée dans le sale.

AAAAAAAAAAAAAAAAhhhhhhhhhhhhhhhh

Je hurle dans le vide. Je ne crois en Rien.

Et le Tout me rattrape.

Laissez-moi.

Soit croire soit désespérer.

Mais l'un et l'autre laissez-moi.

Je ne sais pas choisir et vous ne m'aidez-pas.

Vous revenez à la charge chaque fois la foi le foie

aussi n'en pleut plus.

J'arrête de boire promis.

J'arrête la saleté. Sale et dégueulasse de la nuit.

Mes nuits ressembleront peut-être à quelque chose de moins dark

(si j'arrête de m'aventurer dans le noir tous les soirs, pour boire, pour te voir, pour croire).

Encore encore encore.

 

Toujours. Je suis incurable ma vieille que veux-tu.

Tu auras beau me dire n'importe quoi je suis comme ça.

Incurable.

J'entends tes mots ils sont justes très justes.

Justes pas assez.

Justes c'est pas assez.

Justes des mots.

Je ne les prends que pour des mots. Comme des mots.

Ce qu'ils sont.

 

Des mots vous n'êtes que des mots.

De simples mots de vulgaires mots des mots communs qui plus est des mots ordinaires.

Et je vous crois moi. Tout le monde vous croit.

Quel bande d'imbéciles idiots et crédules

comme des enfants des enfantés.

DES MOTS.

Construits dans les mots.

Comment veux-tu qu'il en soit autrement ?

Bercés dans le langage depuis la naissance.

Depuis avant la naissance. Dans le ventre de nos mères.

Des mots au loin.

Des mots par milliers des piliers des paquets des tonnes des froids des criés des doux des chantés des mots qui pleuvent sur la paroi de la poche des eaux des mots

qui tombaient dans nos oreilles de fœtus en construction.

Seulement des mots.

Pas encore de toucher, d'odeurs ? De vue ?

Vue rouge.

Vue limitée.

Nous voyions la lumière ?

A travers. De travers. A l'envers. Au-delà de la barrière des eaux. Frontière. Lisière.

Avec le monde des hommes, nés.

« L'Histoire commence dans le sang. Pourvu qu'elle se finisse bien. »

Sang au début. Sang à la fin ? Sang pour sang ?

This is the end qui détermine la trajectoire ?

 

 

H.E.L.P. H.E.L.P. H.E.L.P.H.E.L.P.H.E.L.P.H.E.L.P.H.E.L.P.H.E.L.P.H.E.L.P.H.E.L.P.H.E.L.P.

 

 

Please un anesthésiant.

Donnez ! Vite ! Allez ! Dépêchez-vous je n'en peux plus vous ne voyez pas que je sombre, dans le noir, je ne vois plus la lumière là, elle est où ? Je suis aveugle ?

Où sont mes yeux ? Vous m'avez enlevé les yeux ? Vous m'avez fait quoi ? AAAAAAAAAAA

J'ai peur du noir, vous le saviez , vous ne saviez pas ?

J'ai peur. Jamais eu aussi peur.

J'ai le vide en moi.

Je ne ne vois rien.

C'est effrayant imaginez.

On ne peut se raccrocher à rien.

Une épaule où se reposer mais où se situe t-elle dans la pièce ?              Loin/Prêt

J'ai tellement peur.

 

- Je crois que j'ai vomi sur quelqu'un, non ? Désolée, je suis désolée. Vous êtes infirmière ? Non, aide-soignante ? Excusez-moi Mademoiselle. Vous avez l'air jeune, à votre voix j'entends. OOOh aidez-moi Mademoiselle, je vois en prie supplie je m'humilie devant vous là, je suis au fond au fond du fond. Vous savez ce qui m'est arrivée ? Dites- le moi. S'il-vous plaît. Je ne vous entends pas non plus. Parlez plus fort s'il vous plaît. J'ai besoin de vous entendre, d'entendre une réponse.

 

8 7 8 7 888888888888888888888888 7777777 777777777777777777777777

 

Pourquoi vous comptez ? Que comptez vous ? Que comptez vous faire, rien à faire, rien à foutre, rien là rien

Je vais vous frapper si vous ne me dites rien je vous préviens je vais je vais je vais le faire je vous jure croyez-moi mais répondez- moi

Pourquoi vous ne m'entendez pas pourquoi ?

Je ne comprends pas.

AAAAAAAAAAh j'ai mal je vous demande de m'aider aidez moi aidez moi s'il-vous plaît ce n'est pas humain ce que vous me faites c'est cruel au possible

Possibilité épuisée.

No future.

ou quoi.

Je ne vois pas d'issue dans ce lieu.

Sans lumière, sans mots, sans humanité, sans chaleur, j'ai froid.

Je dois me réveiller. Je vais me réveiller. Je vais je vais comment on fait pour    comment on fait pour    se remettre à vivre

donnez-moi des pistes                              Mademoiselle

 

Des pistes. Des voies. Des issues.

Réapprenez-moi la lumière. Répondez-moi. Répondez. REPONDEZ. Ou je ou je ou je.

Je vais sauter par la fenêtre, je m'en fous, je n'ai plus rien à perdre j'ai l'impression, non ?

Vous ne me dites pas tout.

Il y a quelque chose là-dessous.

Quelque chose de louche.

Quelque chose d'indicible.

D'ineffable.

Je ne sais pas mais.

Je ne sais pas je le sens.

Je ne pense pas être folle. A moins que. Je le sois devenue.

Dites-moi. Dites-moi pourquoi je suis là.

Dans cet endroit.

DITES. ALLEZ.

 

(Le non-dit

cache

toujours

le pire)

 

 

Le pire.

Le plus important.

 

Dites quelque chose ou je suis capable du PIRE.

Alors ? ALORS ? ALOOOOOOOOORS 

Mais putain vous êtes morte ou quoi ?

Ou c'est MOI.

Quoi ?

J'ai entendu quelque chose.

Vous avez parlé ? Enfin. Non ?

 

Si ? Si...

 

Si jamais vous avez parlé, répétez-moi ce quelque chose s'il vous plaît.

J'ai peur du silence. J'ai peur du noir.

Et là j'ai les deux.

Vous comprenez moi je n'ai pas peur de grand chose mais là j'ai mes plus grandes peurs réunies. Alors soyez humaine et dites un mot.

Un mot rassurant.

Il y en a beaucoup dans la langue française des mots rassurants.

Ça va aller n'est pas le plus rassurant.

Car personne ne sait si ça va vraiment aller.

Je ne sais pas moi,

si vous me disiez la vérité ça me rassurerait.

Même la pire vérité.

Je préférerais ça au silence.

Quel hôpital bizarre où l'on dit pas un mot à ses patients. C'est dans les cas les plus graves que l'on agit comme ça. Alors, quoi, bon, je suis prête, j'attends, je ne suis pas une mauviette, dites, allez, dites.

J'ai quoi ?

Je suis aveugle, sourde, muette, j'ai eu un accident, j'ai fait une tentative de suicide, et je ne me souviens de rien, on m'a tiré dessus, quelqu'un a voulu me tuer, je suis tombée du septième, j'ai fait un coma éthylique, une overdose, un black-out, un burn-out, un que sais-je, une amnésie, un AVC, une crise cardiaque, une maladie rare fulgurante, une grippe qui a mal tourné, une méningite, une bagarre qui m'a mise K.O, une rupture d'anévrisme, une intoxication alimentaire, une décompensation mentale, une somatisation imaginaire, une migraine ophtalmique, bon je ne sais pas, à vous de me le dire après tout, vous êtes là pour ça.

 

 

C r I d A n S l E N o I r

 

 

NOIRCEUR.

Pour toujours. Vais-je rester là ?

Noirceur dans le cœur.

Noirceur tout autour. Tout est noir.

D'un noir indécoupable. D'un noir insurmontable. Indépassable. Infranchissable.

C'est là que s'arrête ma route.

C'est là que je finirai. Dans le noir. Dans les ténèbres. Les limbes. Les catacombes. Les enfers. Enterrée vivante. Enterrée morte. Qu'importe. Je suis là. Ne sachant pas où je vais.

Je suis dans la noirceur la plus totale.

J'ai une peur étranglante d'où je suis.

Et personne ne me parle plus. Personne n'est plus là.

Il y a le silence.

 

 

LE SILENCE .

Indécoupable . Insurmontable. Indépassable. Infranchissable.

J'ai une peur du vide étouffante.

Tout cela me tue. Lentement. Lentement.

Je pars en morceaux dans ce vide.

Mon corps se décompose.

Chaque seconde est un pas vers l'expiration finale.

Je respire mal. Je suffoque.

 

 

H.E.L.P. H.E.L.P. H.E.L.P.H.E.L.P.H.E.L.P.H.E.L.P.H.E.L.P.H.E.L.P.H.E.L.P.H.E.L.P.H.E.L.P.

 

 

 

 

 

 

QUELQU'UN ?

 

 

 

 

 

 

 

Noir.          

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mademoiselle, réveillez-vous. Ouvrez les yeux Mademoiselle. Essayez. Vous pouvez le faire. Je vous demande d'essayer. Je suis là pour vous aider. Je suis votre soignante. Vous avez dû me voir l'autre jour. Vous ne parliez pas. Vous ne pouviez pas parler. Mais vous aviez les yeux grands ouverts. Vous ne m'entendiez pas. J'ai pourtant tenté de vous faire parler, de vous faire dire quelque chose de tout ça, mais vous ne répondiez pas. Vos yeux étaient vides. Pleins de larmes. Pleins d'indéfinissables larmes. De la tristesse comme on n'en voit peu. Vous m'avez touchée. Je souffrais un peu de vous voir comme ça. Pourtant j'en vois passer des désespérés. Mais comment vous dire... Votre tristesse à vous est différente. On sent bien que cette tristesse atteint des sommets. Vous avez touché le fond de votre tristesse. Je vous comprends Mademoiselle. Réveillez-vous. Nous parlerons. Nous discuterons de tout ça. Je suis là pour vous. Je veux savoir pourquoi tout ça. S'il vous plaît, ne laissez pas tomber. Ne lâchez pas ma main. Il n'est pas trop tard pour remonter. Il n'est jamais trop tard.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L U M I E RE      L U M I E RE     L U M I E RE      L U M I E RE        L U M I E RE

 

J'apostrophe la lumière.

Elle m'a répondu.

Cette lumière.

Jamais ne me laisse seule.

Jamais elle ne m'a trahie.

Tout au bout du tunnel c'est la guerre que j'entends.

Je ne suis pas soldat.

Je suis une battante.

Je suis combative.

Je lutte pour tout. Et dans tout.

Je ne me laisse pas abattre comme ça.

Je ne suis pas un gibier. Une proie. Une proie facile. Une biche apeurée. Une cible. Une victime.

Je suis toujours sur le front.

Sur le qui-vive.                                                        QUI-VIVE

 

J'ai la tête qui tourne. Je bascule.

Ça y est. Le combat s'engage.

Le combat est terminé ? NON

SI.

Je ne sais plus.

L U M I E RE

 

J'en appelle à toi. Tu es ma dernière chance. Tu l'as compris. Tu dois revenir. Tu dois être présente. Dans cet instant. Plus que dans un autre. Je. Je. Je. Je ne sais plus quoi dire. Je te supplie. Je t'implore. Je me mets à genoux devant ta grandeur. Ton pouvoir infini. Je n'ai pas encore perdu la partie. Tu dis que si.

 

Tu ne peux pas m'abandonner.

 

J'ai une vie.

Plutôt méritante.

Enfin pas moins qu'une autre.

Je dois me taire.                                                                  TAIS-TOI.

Si j'ai bien compris je dois me taire. Je me tais.

Je ne peux pas me taire.

C'est impossible.

Tant que je serai là à t'attendre je ne me tairai pas.

 

Si se taire c'est perdre la bataille je ne me tairai pas.

Si se taire c'est faire gagner le silence je ne me tairai pas.

Si se taire c'est rester dans le noir je ne me tairai pas.

Si se taire c'est passer de l'autre côté je ne me tairai pas.

Si se taire c'est abandonner je ne me tairai pas.

Si se taire c'est cesser de t'appeler je ne me tairai pas.

Si se taire c'est cesser les mots je ne me tairai pas.

Si se taire c'est cesser d'écrire je ne me tairai pas.

 

LES MOTS on n'en revient aux mots. Toujours.

Inutiles. Inutilement. Nécessairement. TOUJOURS.

J'ai mal.

 

Je ne peux plus parler.

 

Ma bouche est engourdie. Enfourmillée par quelque chose.

J'ai l'impression qu'on m'a anesthésiée. Une anesthésie agréable mais inquiétante.

CAR JE NE SAIS PAS POURQUOI.

 

Il faudrait que quelqu'un pense à venir m'expliquer tout ça.
Toute cette histoire.

Y a t-il vraiment une histoire là-dessous.

A faire ou à raconter.

 

Je voudrais une cigarette. Une cigarette light.

Quelque chose de léger. Légèrement la fumer. La laisser de temps en temps se consumer entre mes doigts. Légèrement. Tirer la fumée. Légèrement. L'expirer. La savourer. Me détendre. Aller mieux. Prendre du plaisir. Légèreté.

 

Je voudrais aussi entendre de la musique.

MELODIES ET BASSES.

La musique. On s'en souvient.

La lumière est capricieuse. On ne peut l'imaginer.

 

 

MUSIQUE

 

 

Je pense à cet air.

Un air mélancolique.

J'ai toujours aimé les morceaux mélancoliques. Du moins empreints d'une certaine mélancolie.

 

 

NOTHING ELSE MATTERS

 

Rien d'autre ne compte. Rien d'autre n'importe. Rien d'autre.

Toi ma Lumière chérie.

Tu m'as abandonnée aussi.

Je ne t'en veux pas.

De me voir dans cet état comment peux-tu encore m'aimer ?

Moi-même je me détesterais.

Dans ce cocon de silence de froid de noir de vide.

Personne ne pourrait demeurer ICI.

L'humanité entière fuirait devant ce néant.

Il n'est rien de plus effrayant.

Rien d'autre que toi n'est important.

Plus rien ne compte. Rien d'autre. Rien.

Ma précieuse lumière.

Tu as été la plus fidèle des amies.

Tu es un amour.

Je te remercie.

 

M        E        R        C       I

 

Tu es la plus belle chose que j'ai vue ICI.

Ta beauté est sans égal. Ta brillance. Ton aura. Ton rayonnement. Ta chaleur. Ta force.

Je t'aurais suivie n'importe où. Pour n'importe quoi.

Toi aussi je crois.

Mais là tu as capitulé.

C'en est trop.

Je te comprends.

Mes yeux sont clos sur la noirceur. Beaucoup trop sombre. Sans avenir. Sans espoir.

Cette fois on ne peut plus rien rattraper.

Parfois si,

il est trop tard. Parfois c'est trop tard. Parfois on ne peut plus rien faire.

Les choses ont été trop loin . Irréversible.

Je suis inconsolable.
J'ai peur.

Je ne te vois plus. Ne te verrai. Plus jamais.

A moins qu'au bout je te retrouve.

Ce serait miraculeux. Inespéré.

Tu crois ?

J'espère un peu. Minoritairement. Une dernière lueur d'espoir.

C'est ainsi qu'on continue de vivre.

Si ça pouvait marcher.

 

Marcher le long d'une longue rue, à l'angle je tombe sur toi, surprise ultime. Une dernière fois. Tu m'enrobes dans tes bras et puis tu m'embrasses de toute ta luminosité.

 

Je revis...

 

si seulement

 

 

 © SP

(D'après Si d'Hélène Bessette)

17 juin 2015

Catharsis

 

Ces mots veulent sortir de mes lèvres de marbre,

Torchons brulants ils se montrent bagarreurs,

S'extraire de ma bouche ou croitre en moi telle une plante carnivore.

Catharsis, je te convoque sur scène,

Agis comme il se doit

Sur le bûcher des passions obscènes

Dans une lutte corps à corps.

Rois en spectacle,

Solitude dans l'agora,

Tsunamis émotifs,

Attentats agnostiques,

Caméras impudiques,

Poisons nourriciers,

Laboratoires animaliers,

Abattoirs humains,

Réfugiés en noyade,

Main tendue de façade,

Bienveillants subversifs.

Sacrifices des rats,

Sacrifices des nés,

Sacrifices des tiens,

Se rejoignent face à face,

Commedia non masquée.

Il n'est de lieu plus propice où se jouer une aura.

 

 

 © SP

22 février 2014

We're nowhere and it's now.

Entre temps,

j'avais entrepris un entracte.

 

 

Tu t'es octroyée un rêve de dix minutes sur le siège passager
Pendant que le monde, lui, passait à toute vitesse
Je n'ai pas été absent très longtemps
Mais j'ai l'impression que ça a duré toute une vie.

(traduction de l'Anglais)

 

 

22 février 2014

( )

 

A force de douceur.

 

 

22 février 2014

La tour

 

Un fantôme me suit à la trace

Autant de jours passent

Autant d'ombres s'amassent.

Devant moi, un noir inimaginable,

Derrière moi, toute une armée de moi,

Mon fantôme de funambule

Défile sur la scène

A cour, à jardin, à cour.

C'est ma vie qu'il parcourt à ma place,

Puisque je continue de vivre sans jouer

Il décide de me hanter.

Jusqu'au jour où la blanche lumière

Resurgit sur le plateau obscur

Le fou, la reine, le roi, viendront mettre le feu

Et détruiront ma tour, mon fantôme et mon jeu.

 

© SP

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